Comment aider nos étudiants à se mettre au travail et à y rester

Le 29ème Colloque de l’AIPU (Association Internationale de Pédagogie Universitaire) s’est déroulé  du 6 au 9 juin à Lausanne et je voudrais vous faire part d’un atelier très enrichissant que j’ai suivi sur le thème « Comment aider nos étudiants à se mettre au travail et à y rester », autrement dit, sur la procrastination et les moyens de lutter contre. Cet atelier était organisé par une équipe belge emmenée par Mireille Houart (Université de Namur).

L’atelier a commencé par un bref rappel de travaux sur l’apprentissage auto-régulé, en particulier ceux de Cosnefroy (2011) mettant en évidence : 1) le concept de volition (ensemble des processus de contrôle de l’action qui permettent d’initier et de maintenir) et 2) l’idée centrale qu’une analyse de la procrastination nous place entre intention et action (mise au travail) puis entre action et atteinte du but (maintien).

Ensuite, les organisateurs de l’atelier ont mis en oeuvre une première activité : « la ligne de la tentation ». Ils la proposent habituellement à des étudiants pour leur faire prendre conscience que la procrastination touche aussi les autres et qu’il y a de multiples causes et situations. Pour l’atelier, ils ont demandé aux participants de lister des causes de situations de procrastination qu’ils avaient vécues. Puis tout le monde s’est levé et placé d’un côté d’une ligne de la tentation tracée au sol. A la lecture d’une cause de procrastination, chacun passait la ligne s’il avait vécu cette situation. Un petit commentaire était demandé aux uns ou aux autres.

Une seconde activité a consisté, en petits groupes, à 1) lister des stratégies mises en oeuvre pour démarrer ou maintenir une tâche de travail et 2) définir des mots-clé pour les désigner. Une mise en commun au tableau a permis de faire émerger que l’on peut synthétiser ces stratégies en 6 catégories :

  • Externes : Ressources (outils), Environnement, Temps (planifier)
  • Internes : Attention (distraction), Motivation (sens), Emotion (récompense)

Les deux activités de cet atelier peuvent aider les étudiants sur plusieurs points :

  1. se rendre compte que les situations de procrastination sont très communes (beaucoup de gens passaient la ligne de la tentation) ;
  2. il y a de multiples causes justifiées de ne pas commencer un travail ou de l’interrompre ;
  3. on peut mettre en place des stratégies (6 catégories) pour lutter contre la procrastination en agissant sur des facteurs très concrets.

Indiquons pour finir, les conseils très pratiques du chapitre 9 « Gérer son temps et organiser son travail » d’un livre récent de Mireille Houart et Jacques Sondron (2013).

Petite bibliographie
Cosnefroy, Laurent (2011). L’apprentissage autorégulé : entre cognition et motivation. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 186 p.

Houart, M., & Sondron, J. (2013). Réussir sa première année : en médecine, sciences, sciences de la santé, ingénierie. Bruxelles : De Boeck.

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