Gregor Staub: “La mémorisation, un premier pas trop oublié de l’apprentissage”

A l’invitation d’une association d’étudiants, Gregor Staub a donné une conférence à l’Université de Fribourg la semaine dernière. Public: 200 étudiants enthousiastes! Il faut dire que M. Staub est un vrai showman! Mêlant humour et exemples très parlants, il a vite fait de convaincre son auditoire.

Au début, M. Staub nous précise bien que la mémoire n’est qu’un élément du processus d’apprentissage. Mais il la décrit aussi comme un outil trop souvent oublié (sans rire) et comme un passage obligé, ou un facilitateur, dans de nombreuses situations de la vie courante et/ou pour parvenir à un niveau de compétence plus élevé. Par exemple, se rappeller les noms, les prénoms et les fonctions des principales personnes d’une entreprise, sera peut-être une clé pour y être embauché-e et pour développer, avec ces personnes, des compétences relationnelles. Savoir la liste des prépositions qui correspondent à une règle de grammaire permettra d’appliquer celle-ci sans erreur et rapidement et la liste des verbes irréguliers permettra de… Avoir mémorisé la liste des termes importants intervenant dans la définition d’une notion abstraite devrait aussi être utile, par exemple pour reconstruire cette définition sans en oublier différents aspects.

Gregor Staub ne détaille cependant pas les applications personnelles de la mémoire, celles-ci étant à trouver par chacun en fonction de ses besoins. Il fait s’amuser les étudiants en les entraînant à quelques méthodes mnémotechniques pour mémoriser des noms, des chiffres, des choses abstraites et aussi pour réussir les examens sans faire de « pougnes » – et autre « pompes » – préparées habituellement par des étudiants faisant fi des règles élémentaires d’honnêteté et sans se rendre compte de la gravité de leur action. Je ne passe pas plus en détail ici ces méthodes de mémorisation que l’on retrouvera facilement dans des livres de vulgarisation.

Il me paraît par contre bien intéressant de donner ici les 5 règles répétées de multiples fois par Staub comme favorisant l’apprentissage. Il faut:

1. ne pas avoir peur de faire des erreurs,
2. être persévérant,
3. être toujours positif,
4. avoir un but clair
5. et se reposer à la fois sur sa logique et sur ce que l’on ressent des choses.

Et il montre que ce ne sont pas des facteurs indépendants. Selon lui, faire une erreur doit être vue comme positive puisque, si l’on persévère, le repérage de cette erreur permet d’aller plus loin, c’est-à-dire de mémoriser mieux. De même, positiver c’est en particulier se fixer des buts atteignables, c’est-à-dire clairs et réalistes. Et les avoir atteints fera naître un sentiment de succès créant plus de motivation pour apprendre encore plus.

J’espère que les 200 étudiants présents à cette conférence pourront transférer ces techniques et ces règles à leurs besoins. En tous les cas, leurs visages rieurs montraient certainement un sentiment de succès qui devrait leur être bénéfique pour les examens qui ont lieu dans quelques semaines.