Education dans un monde post-Covid : la pertinence d’ajouter de nouvelles dimensions

Je viens de suivre ce matin le webinaire “Education in a post COVID-19 world, The value and effectiveness of adding extra dimensions” présenté par Eddie Obeng et organisé par la communauté Eduhub.ch.

Ce billet de blog aborde certaines dimensions additionnelles possibles avec l’environnement Qube dont E. Obeng dit : “We created QUBE as a super real campus. Adding the third dimension making it virtual and enabling participants to use avatars (qubots), to represent themselves in the rooms (qubicles) of the campus. The next dimension was to use people engagement tools and performance enhancement tools. And to add a clear « QUBE culture » to guide behaviour and participation.”

E. Obeng a commencé en disant que les enseignant·es ont le sentiment qu’elles et ils peuvent faire moins de choses à distance qu’en présence. Mais il ne croit pas du tout à cette limitation et essaie, avec les fonctions proposées par son environnement virtuel en 3D, de créer cinq types principaux d’activités visant à : 1) augmenter les performances, 2) motiver l’engagement, 3) parvenir à une productivité effective, 4) éliminer les problèmes et 5) explorer les possibilités.

E. Obeng préconise de ne pas reproduire ce que l’on fait en présence (qu’il résume en disant qu’on enseigne puisqu’on évalue) et conseille d’amener un changement majeur en organisant le plus possible d’activités collaboratives.

Pour ce faire, les participant·es d’une session de formation-travail commence par choisir un des lieux où aller dans le campus virtuel (bibliothèque, cafétéria, salles de classe, etc.). Dans les salles de classe, elles ou ils trouvent en particulier beaucoup d’espaces muraux partagés reproduisant des tableaux ou des écrans pour afficher, écrire, regarder une vidéo, un journal-organiseur d’apprentissage organisé comme un kanban (« Learning log »), etc. Il y a aussi des tables et des chaises pour organiser naturellement des discussions de groupes.  E, Obeng précise que leur expérience avec Qube a montré que les participant·es d’une session se sentaient mieux lorsque les dimensions de la salle de classe virtuelle est bien adaptée à la taille du groupe.

« Learning log » dans une salle de classe

Une grande salle de classe avec les avatars des participant·es et les espaces de partage

Dans une grande salle, un tableau de partage avec des cloisons pour travailler en équipes

E. Obeng décrit en fait un enseignement-apprentissage entièrement à distance via le monde virtuel de Qube. Un·e des participantes du webinaire lui demande : “La situation due au Covid nécessite un enseignement 100% à distance et dure depuis un certain nombre de mois. Mais les étudiant·es disent qu’elles et ils veulent à nouveau se rencontrer en présence.” E. Obeng répond : “Il n’y a pas besoin de séances en présence pour apprendre.” Je me demande si on peut être aussi affirmatif…

A une autre question générale sur les désavantages d’une telle modalité d’apprentissage, il ajoute :  “Ne faites pas de longues séances. Soyez humains. Il faut des pauses-café.”

Il fait ensuite une liste de quelques nouvelles compétences nécessaires aux enseignant·es :

  • faire le tour des participant·es individuellement (pour faire connaissance, voir si tout va bien, etc.) ce qui est différent de faire seulement une présentation d’un contenu ;
  • savoir faire un petit dessin-schéma en direct (cela fait aller plus lentement) ;
  • savoir restructurer son message de plusieurs manières ;
  • aider les participant·es à apprendre.

Une petite conclusion personnelle : Des environnements comme Qube sont louables car ils permettent la mise en place facile de multiples modalités de collaboration. Cependant, il me semble que ce sera beaucoup plus une modalité hybride, que 100% à distance, qui se généralisera dans les universités au sortir de la situation Covid.