Modèle éducatif selon Khan

Salman Khan est le fondateur de Khan Academy, un service de cours en ligne permettant à tout un chacun et gratuitement de développer de nouvelles connaissances dans de nombreux thèmes. Est-ce que Khan Academy suit le modèle du MOOC est un débat assez présent sur le web, certains aspects sont effectivement repris, d’autres sont plus ambigus. Le but de cet article n’est pas de déterminer si Khan Academy suit ce modèle mais une chose est sûre, il en partage de nombreux aspects.

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Ce qu’il faut savoir, c’est que l’état actuel de Khan Academy ne représente qu’une petite partie de la vision du modèle éducatif de Salman Khan. Celui-ci présente de manière bien plus détaillée sa vision de l’éducation dans son livre « The One World Schoolhouse: Education Reimagined ».

Il est toujours intéressant d’étudier les nouvelles approches en terme d’éducation, voici donc quelques concepts présentés par Khan.

 

Supprimer l’évaluation par notes (6, 5, 4) et exiger la maîtrise

Les étudiants comprennent un concept ou ne le comprennent pas. Ce n’est pas leur rendre service que de permettre la progression lorsque certains concepts fondamentaux ne sont pas compris, car ces concepts reposent souvent l’un sur l’autre. La progression ne devrait pas être possible à moins que l’étudiant puisse démontrer la maîtrise du concept.


Permettre aux personnes d’âge différent d’apprendre ensemble

Plutôt que l’enseignement traditionnel, fournir les ressources pour apprendre par soi-même. Ce qui signifie que des étudiants de différents âges peuvent apprendre ensemble et s’aider. Les plus âgés apprennent le sens de la responsabilité, les plus jeunes apprennent des plus expérimentés et tout le monde apprend de manière plus mature.


Supprimer la segmentation des sujets

Etant donné que les connaissances sont naturellement connectées et les étudiants ont des préférences, il faut leur permettre d’explorer les matières selon leurs envies et de voir comment les choses se connectent. Certains voudront approfondir des sujets techniques alors que d’autres chercheront plus de créativité.


Intervertir les lieux de lecture et de travaux personnels

Permettre aux étudiants d’apprendre leurs leçons à la maison ou durant leur temps libre. Ensuite ils peuvent venir avec leurs questions et travaux en classe pour travailler sur les problèmes avec leurs collègues et enseignants.


Gérer les environnements d’apprentissage par équipes d’enseignants

Etant donné que différentes matières sont combinées, les enseignants également peuvent se concerter et travailler ensemble dans une même salle physique ainsi que via le web dans le monde entier. Ceci permet de combiner des nombreuses forces/compétences pour travailler sur des tâches multi-compétences. De plus, les enseignants joueraient plus le rôle de coach permettant d’atteindre des objectifs.


Utiliser l’été plutôt que de le gâcher

De longues vacances chaque année dessert l’apprentissage. A la place, il faudrait permettre aux étudiants de prendre des vacances lorsqu’ils en ont besoin (comme le travailleur). Ils ne peuvent pas « louper » des leçons car ils apprennent à leur propre rythme. Les pauses peuvent être prises sans bloquer le système entier.


Redéfinir les relevés de notes

En plus des tests, il faudrait ajouter des éléments qui mesurent l’étudiant de manière qualitative :

  • Un « portfolio » de son travail créatif pour montrer ce que l’étudiant a accompli par lui-même
  • Une narration de ce que l’étudiant a appris et comment il l’a appris sur plusieurs années
  • Une trace écrite de ses abilités et sa motivation à aider les autres

Faire des stages un élément crucial de l’éducation

Développer des relations avec des entreprises locales pour que les étudiants puissent expérimenter comment les connaissances sont utilisées dans le monde réel. Si les étudiants apprennent effectivement des compétences légitimes, des stages payés pourraient même solutionner partiellement le problème des coûts de l’éducation.


Séparer l’enseignement et la certification

L’apprentissage peut se faire indépendamment d’une institution capable de fournir un certificat. Si un étudiant a reçu une bonne éducation, cela ne devrait pas importer de quelle institution celle-ci vient. La suppression des certifications « estampillées telle ou telle université/institution » uniformiserait le milieu de l’éducation et diminuerait les problèmes d’augmentation des coûts.

 

Dans ces exemples, nous pouvons voir que certains concepts semblent complètement utopiques alors que d’autres sont déjà partiellement utilisés dans notre système éducatif suisse, tel que les stages (par exemple dans certaines hautes écoles).

Ces concepts sont donc pour le moins intéressants d’un point de vue éducatif et pourront peut-être vous inspirer.

 

Sources :

  1.  A new educational model
  2. The One World Schoolhouse: Education Reimagined, Salman Khan, 2012, ISBN 978-1455508389

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