Micro écoles mais grandes idées

Un nouveau type d’école est en train d’émerger aux Etats-Unis, devenant de plus en plus populaire au point de faire de l’ombre à l’enseignement privé traditionnel. Il s’agit des ‘Micro Schools’.

Une salle de classe, image Tech Insider

Une salle de classe, image Tech Insider

L’enseignement actuel fonctionne sur un système fractionné par année où l’enseignant joue le rôle de professeur omniscient, l’élève n’ayant en soi que peu de libertés.
Etant donné que les classes sont assez grandes et que la matière enseignée est la même pour toute une classe, certains élèves n’arrivent pas à suivre et d’autres s’ennuient. Un problème que le redoublement et le « saut » de classe ne résout qu’à moitié, on peut parler d’un principe d’égalité et non d’équité.

Les micro schools visent à changer complètement cette manière d’enseigner. Les plus avisés pourront y voir une influence de la méthode Montessori.
Bien qu’il n’y ait pas de conditions posées noir sur blanc, une ‘micro school’ répond en principe à plusieurs critères :

  1. Pas plus de 150 étudiants de primaire, secondaire et collège (150 n’est pas un nombre pris au hasard, voir le Nombre de Dunbar)
  2. Des élèves d’âges variés apprennent ensemble dans une seule salle de classe
  3. Les professeurs sont là pour orienter/diriger l’élève plutôt que de lui transmettre les connaissances oralement uniquement
  4. L’enseignement est fortement assisté par les nouvelles technologies
  5. L’enseignement est orienté projet/application
  6. Un enseignement personnalisé facilité par de petites classes et les autres critères énumérés

De nombreuses micro schools existent aux Etats-Unis, notamment dans la région de San Francisco, d’Austin ainsi que de La Nouvelle-Orléans. Des écoles ont récemment ouvert sur New-York et d’autres sont prévues en Europe également.

Le suivi d’une journée à AltSchool, fondée par Max Ventilla – un ancien cadre de chez Google, permet de comprendre à quel point l’enseignement y est différent. L’enseignement est découpé en différentes activités individuelles ou en groupe que l’élève va effectuer dans la semaine. Les activités étant choisies en fonction des stratégies et des méthodes d’apprentissage fonctionnant le mieux pour l’élève en question. Grâce à une tablette, il peut ensuite voir les différentes activités et les effectue en toute autonomie (en cas d’activité individuelle). Ce concept permet à l’enseignant de se dédier à un élève à la fois, passant d’activité en activité et les guidant dans l’avancement de celles-ci. L’apprentissage passe par la mise en pratique plutôt que la mémorisation pure.
Ce concept d’activité « numériques » permet également aux professeurs de s’échanger différentes activités/projets sur le réseau mis en place par l’école et ainsi travailler de manière collaborative pour l’enseignement.

Ces concepts ont le mérite de proposer une alternative aux méthodes d’enseignement actuelles qui ne sont pas forcément adaptées aux capacités d’apprentissage de chacun. Il subsiste cependant des doutes, notamment quant à sa possible adaptation au domaine public ou à des études de niveau plus élevé (post-collège).
L’avenir nous dira si le principe devient populaire ou si cela reste réservé à l’élite des écoles privées américaines.


Pour aller plus loin :

edweek – ‘Micro Schools’ Could Be New Competition for Private K-12

techinsider – The one-room schoolhouse is the next big thing in education

techinsider – A former Google exec created a school to transform the way we teach kids

medium – Why Going Micro in Education Might be Bigger Than You Think

2 réponses

  1. Raphaël Grolimund dit :

    Intéressant! Merci.

    Pour ce qui est de l’adaptation au système public (suisse), je l’ai personnellement vécu à l’école primaire avec un enseignant dans les années 1980. Oui, c’est donc possible. Même sans tablette…
    Par contre, pas sûr que cela puisse être généralisé. Pas tout de suite en tout cas. Car c’est effectivement un grand changement dans la façon d’enseigner et qu’il faut d’abord l’enseigner aux (futurs) enseignants.

    De petites classes, des enseignants qui s’adaptent aux élèves (et non l’inverse), voilà qui semble idéal. Mais est-ce vraiment nouveau comme idée?

  2. Alrick Deillon dit :

    Merci pour votre commentaire et le partage d’expérience.

    Sûrement pas nouveau mais toujours novateur vis-à-vis du système actuel 😉