Et outre Atlantice?

J’ai eu tout récemment l’occasion de discuter avec Anabel, une nièce qui vit à Montréal, sur l’utilisation qu’elle a fait des TIC durant ses études.C’est donc une petite interview informelle que je vous propose dans les lignes qui suivent. Pas de généralisation mais une expérience individuelle,

Anabel vient de terminer en avril un Bachelor of Arts (Major en Business et Minor en Journalisme) à l’Université de Bishop’s au Québec. Les cours qu’elle a suivis pendant ce cursus rassemblaient 20 à 70 étudiants, 40 en moyenne. Un semestre était organisé autour de cinq cours principaux. Et Bishop’s a choisi Moodle comme plateforme.

Durant les cours, la plateforme n’était pas toujours utilisée mais des powerpoints oui. Anabel me précise que la majorité des profs ne mettaient pas ceux-ci à disposition sur la plateforme, avant ou après le cours, pour que les étudiants portent plus attention. Un prof proposait chaque semaine en ligne un texte et une question. Les étudiants déposaient leurs réponses individuelles et avaient ensuite vision des autres réponses. Le prof se servait alors de Moodle pendant le cours pour animer une discussion en commun avec les étudiants. Un autre enseignant donnait l’horaire détaillé du cours et des thèmes généraux qui allaient être discutés. Par exemple sur un auteur, des mots-clé ou des idées générales à imprimer comme support de notes pour le cours d’après. Un prof de statistiques mettait en ligne des devoirs et des corrigés. Une autre fois, en statistique, une évaluation sur document avait été mise en ligne avec une fenêtre de quatre heures pour y répondre. Un autre prof faisait écrire un journal hebdomadaire pour permettre l’envoi du ressenti du cours par les étudiants et il y donnait un feedback individuel.

Anabel me dit: « Les meilleurs profs n’utilisaient pas les TIC. Le cours, c’était vraiment eux! Ils utilisaient le rire, leur culture générale, et parlaient de choses concrètes. Mais, les TIC, j’aimais bien quand ça enrichissait la discussion. »

Quant à l’utilisation des diverses TIC directement prises en charge par les étudiants pour leurs études, Anabel répond immédiatement : « Word, tout le temps. » Puis elle ajoute : « Aussi Powerpoint et Excel. Evidemment Internet, tout le temps, pour communiquer avec ses coéquipiers (email de l’école et facebook de notre initiative). Par exemple, durant la dernière session, on a fait des études de cas sur une companie et on s’est ouvert un compte Google pour partager les documents. 20% environ de cours utilisaient beaucoup nos présentations sur des études de cas. Mais certains cours jamais. » Elle complète encore : « J’amenais pas mon ordi en cours parce que je préférais prendre mes notes à la main. On le prenait quand le cours était « plate », pour naviguer, faire n’importe quoi d’autre. »

Je demande encore à Anabel si son université offrait une formation aux TIC. Elle me répond que non, sauf liée à la bibliothèque pour les taches de recherche d’informations. Anabel me dit également : « j’ai l’impression que les profs n’avaient pas eu de formation pour les TIC. »

Au travers de cette petite interview, Anabel révèle une compréhension d’un usage hybride des TIC développée durant son BA. Cette compréhension reste néanmoins ancrée sur un rôle central du prof. Anabel semble en tous les cas avoir fait de multiples expériences TICE qu’elle pourra et/ou devra certainement réutiliser. D’ailleurs, aujourd’hui, elle vient de candidater à une offre de travail dans le tourisme où elle deviendrait rédactrice d’un blog. Et pour son dossier de candidature, l’employeur ne demandait pas l’envoi d’un dossier papier mais deux fichiers vidéo à télécharger sur un site en ligne…

1 réponse

  1. thierry chauvin dit :

    Intéressant témoignage! Et les USA (le gouvernement!) veulent aller nettement plus loin : http://bit.ly/aUOd3l . Le jour où notre secrétariat d’état ou notre CDIP aura le même dynamisme?